Gérard Courant.
« Les poètes n’ont pas de biographie : leur oeuvre est leur biographie ».
Octavio Paz
1er souvenir de film (au cinéma de la paroisse à Saint–Marcellin, dans l’Isère) : Gendarmes et voleurs de Mario Monicelli et Steno, vers 1957.
1er film vu seul (sans mes parents et sans mes copains de l’école) et 1ère peur au cinéma (qui me contraint de quitter la salle à l’entracte pour ne pas y revenir) : Les Dix commandements de Cecile Blount DeMille, 1960.
1er souvenir de film vu à la télévision : Marius de Marcel Pagnol (réalisé par Alexander Korda), vers 1960.
1ère déception cinématographique (à Dijon) : l’impossibilité de quitter l’école pour assister au tournage de quelques scènes d’un film avec Brigitte Bardot (Le Repos du guerrier de Roger Vadim) qui se déroulait à quelques centaines de mètres de ma salle de classe, 1961 (1).
1ère lecture d’un article consacré à Marilyn Monroe : à l’occasion du premier anniversaire de sa mort, dans Le Progrès de Lyon, août 1963.
1er choc cinématographique : la découverte de Otto e mezzo (Huit et demi) de Federico Fellini, 1966.
1ères visions des films de Luchino Visconti (Rocco e i suoi fratelli) et Michelangelo Antonioni (La Notte et L’Eclisse), 1966.
1ère rencontre avec un acteur : le fin et élégant Maurice Ronet, 1967.
1ères visions des films de Godard : Bande à part, Pierrot le fou, Alphaville, Le Petit soldat, 1968.
1er essai cinématographique (en Super 8 mm) le jour des funérailles de Charles de Gaulle : 12 novembre 1970.
1ère vision de l’un de mes films préférés (un de ceux que j’amènerais sur une île déserte) : A Time to Love a Time to Die (Le Temps d’aimer et le temps de mourir) de Douglas Sirk, 1971.
1ère participation à un débat animé brillamment par le maître en la matière, Jean Douchet : sur Cul de sac de Roman Polanski au cinéma Eldorado à Dijon, 1972.
1ère rencontre avec un distributeur de film (celui, entre autres, de Philippe Garrel et Werner Schroeter) : Jacques Robert, 1972.
1er abonnement à une revue de cinéma : Cinéma 72 (suivi peu après à La Revue du cinéma et aux Cahiers du cinéma), octobre 1972.
1er souvenir d’Henri Langlois (donnant une conférence dans une salle presque vide et peu attentive), à l’occasion du 80e anniversaire du cinéma, au Palais des Expositions, à Dijon, 13 avril 1975.
1ère visite dans un festival de cinéma (animé par Jacques Grant et le futur cinéaste Gérard Frot–Coutaz) : 1er Festival Cinéma et Histoire à Valence, avril 1975.
1ère rencontre avec Philippe Garrel (à l’occasion d’une rétrospective de ses films) : à Digne, mai 1975.
1er Festival de Cannes : mai 1975.
1er texte publié sur le cinéma : à propos du nouveau complexe de salles de cinéma à Dijon, les K7, dans La Cote d’alerte, n° 17, mai 1975.
1ère rencontre avec Marguerite Duras : à Digne, juillet 1975.
1ère visite à la Cinémathèque Française (salle du Palais de Chaillot) : septembre 1975. (Surprise, j’y croisai une connaissance : Chantal Akerman).
1er deuil cinématographique : l’annonce de la mort de Pier Paolo Pasolini (pendant l’attente d’un train à la gare de Lyon à Paris), octobre 1975.
1ère lettre reçue d’un cinéaste (en réponse à une invitation du ciné–club universitaire de Dijon que j’animais) : Marcel Hanoun, 6 janvier 1976.
1ère rencontre avec Joseph Morder : à la MJC Saint–Michel à Paris, 20 janvier 1976
1ère visite aux Cahiers du cinéma avec Raymonde Carasco (en présence de Serge Daney et Serge Toubiana dans leur ancien bureau parisien du passage de la Boule Blanche) : janvier 1976.
1ère vision de La Région centrale de Michael Snow : 1er février 1976.
1ère rencontre avec Ingrid Caven : à Saint Raphaël, février 1976.
1er texte publié sur un film : sur Jeanne Dielman 23 quai du commerce 1080 Bruxelles, dans le premier numéro de Cinéma différent, février 1976.
1ère citation dans la presse : la critique élogieuse d’Alain Pacadis (qui jouera onze plus tard dans mon film Les Aventures d’Eddie Turley) dans Libération de mon poème paru dans Cinéma différent n° 3 à propos du Berceau de cristal de Philippe Garrel, avril 1976 (2).
1ère participation à un débat orchestré d’ironie de maître par Luc Moullet : autour de son film Anatomie d’un rapport, à Avignon, 18 avril 1976.
1ère rencontre avec Dominique Noguez, organisée par Marcel Mazé dans un restaurant de la rue Hautefeuille, juste à mon retour du Festival de Cannes : mai 1976
1er film : Marilyn, Guy Lux et les nonnes, novembre 1976.
1er film en couleur : M M M M M..., janvier 1977.
1ers revirements cinéphiliques : Michelangelo Antonioni, Luchino Visconti et Federico Fellini ne sont pas les meilleurs ; Howard Hawks, Mizoguchi Kenji, Jacques Tourneur et Roberto Rossellini leur sont supérieurs, mars 1977.
1er film tourné en vidéo (sur bande 1/2 de pouce Akaï !) : Antonin Artaud, correspondance avec Jacques Rivière, avril 1977.
1ère invitation à un festival de cinéma : Cinémarge à La Rochelle ; présentation de Marilyn, Guy Lux et les nonnes et M M M M M..., juillet 1977.
1ère rencontre avec Teo Hernández : en Avignon, août 1977.
1er long métrage : Urgent ou à quoi bon exécuter des projets puisque le projet est en lui–même une jouissance suffisante, août 1977.
1ers deuils : les morts successives d’Elvis Presley et Maria Callas, août–septembre 1977.
1er prix dans un festival de cinéma : Urgent... (prix spécial du jury) aux Rencontres des Jeunes Auteurs de Belfort, octobre 1977.
1er article paru sur mes films : une critique de Claire Devarrieux dans Le Monde, 13 octobre 1977.
1ère conversation avec Jean Rouch, octobre 1977.
1er Cinématon : Madame Mirmant, ma concierge du 42 rue de l’Ouest à Paris, 7 février 1978.
1er film bénéficiaire du mécénat (de Yves Marie Rollin) : Rasage, mars 1978.
1er épisode de ma série filmée Travellings : Route D 378, plateau du Vivarais, 12 avril 1978.
1er Cinématon filmé en Super 8 mm couleur (les 9 premiers l’étaient en 16 mm noir et blanc) : le 10e de la collection, celui de Gérard Lester, le 13 avril 1978 à Bourg–lès–Valence (France), à 13 heures
1er texte publié dans Art press — à l’époque Art press international — (et première rencontre avec Catherine Millet, sa directrice, l’automne précédent) : mai 1978.
1ère rencontre avec Werner Schroeter (à l’occasion d’un entretien qui sera publié dans les Cahiers du cinéma) : au Festival de Cannes, mai 1978.
1er texte paru sur Cinématon : par Gros Plant (alias Yves Marie Rollin) dans La (défunte) Petite quinzaine, 6 juin 1978.
1ère participation de Cinématon à un colloque de cinéma : Une Anthologie du Cinéma Français à Lyon, ma ville natale, septembre 1978.
1er éreintement de Cinématon dans la presse : L’Est Républicain, 22 octobre 1978.
1ère rencontre avec Noël Godin (aussitôt introduit dans la tribu — l’Académie n’était pas encore créée ! — Morlock) : à Namur (Belgique), 19 novembre 1978.
1ère présentation de Cinématon à l’étranger : cinéma Movie à Zürich (Suisse), décembre 1978.
1ère rétrospective intégrale de Cinématon : les 44 premiers portraits à la galerie de l’Ouvertür à Paris, 20 au 23 décembre 1978.
1ère citation dans un livre de cinéma : Éloge du cinéma expérimental de Dominique Noguez (édité par le Centre Pompidou), janvier 1979.
1ère visite au Festival de Berlin (République Fédérale d’Allemagne), février 1979.
1ère vision d’un film de Ozu Yasujiro : Voyage à Tokyo, 1979.
1ère participation d’un film au Festival de Cannes : Hérésie pour Magritte II, montré dans la section Perspectives du Cinéma Français, mai 1979.
1ère (et unique) participation à la Mostra de Venise : projection de Je meurs de soif, j’étouffe, je ne puis crier..., août 1979.
1er film en 35 mm et 1er film produit (par le Groupement de Recherches et d’Essais Cinématographiques) : Un sanglant symbole, 1979.
1er film avec Joseph Morder (en dehors de son premier Cinématon, filmé le 30 juin 1978) : Shiva, le 31 décembre 1979.
1er film — en dehors de son magnifique Cinématon — avec la magique Martine Elzingre : Aditya, décembre 1979 à janvier 1980.
1er film sélectionné à Berlin : Aditya, février 1980.
1er épisode de mon film 24 Passions (qui consiste à filmer chaque année la reconstitution de la cérémonie de la Passion du Christ le Vendredi saint à Burzet dans l’Ardèche) : 10 avril 1980.
1ère visite à Jean Eustache : juillet 1980.
1ère invitation à participer à un jury : 1er Festival Videoart de Locarno (Suisse), fin juillet 1980.
1ère projection de Coeur bleu : à la Cinémathèque Française (le jour de la sortie de Sauve qui peut (la vie), 15 octobre 1980.
1ère (et unique) cuite — au champagne — avec Abel Gance (que l’ami Joseph Morder, également présent en cette circonstance, a reconstitué et immortalisé dans une séquence de son journal filmé intitulé Le Lapin rose avec lui–même dans le rôle d’Abel Gance, Anne Vorms dans celui de l’infirmière et moi–même dans mon propre rôle) : 10 décembre 1980.
1ère nomination à vie à la présidence d’une organisation : nommé co–président à vie de l’Académie Morlock, 15 décembre 1980.
1er film avec Luc Moullet : Cocktail Morlock, filmé à l’occasion de la présentation de l’Académie Morlock à la presse, 15 décembre 1980.
1er film tourné en Grèce : C’est Salonique (comme court métrage), mai 1981 (et À propos de la Grèce, en tant que long métrage, 1983–1985).
1ère proposition — refusée (Brigitte Bardot, Marguerite Duras, Michèle Levieux, Marguerite Yourcenar, Mary Meerson étaient sur ma liste) — d’entrée d’une femme à l’Académie Morlock, avril 1981.
1ère rétrospective au Centre Pompidou : intégrale de Cinématon (150 premiers portraits), 4 au 8 novembre 1981.
1ère interview à la télévision : sur TF1 au journal de 23 heures (avec présentation d’un extrait du Cinématon de Jean–Luc Godard) par Alain Denvers, 5 novembre 1981.
1ère rencontre avec Michel Foucault à l’occasion de mon livre sur Werner Schroeter, 3 décembre 1981.
1ère sortie de film en salle : Coeur bleu au cinéma Studio 43, décembre 1981.
1er film avec Jean–Pierre Mocky : Litan (rôle — fantomatique — d’un fantôme), 1982.
1er livre : Werner Schroeter (édité par le Goethe Institut et la Cinémathèque Française), février 1982.
1er cinématoné assassiné : Gabriel Chahine exécuté par un membre d’Action Directe (dans son Cinématon, filmé le 15 juin 1978, il montrait ses fesses ; était–ce un signe ?), 13 mars 1982.
1ère projection de Cinématon à New York (États–Unis d’Amérique) au Millennium Film Workshop, mars 1982.
1ère présentation de She’s a very nice lady : au Festival de Cannes dans le cadre de Perspectives du Cinéma Français, 17 mai 1982.
1ère apparition de Sandrine Bonnaire à l’écran : dans Cinématon, portrait n° 238, 17 juillet 1982.
1er refus à l’avance sur recettes (sur film terminé) : à Coeur bleu, novembre 1982.
1ère grande rétrospective de mes films : au Kulturtäter (Théâtre de poche), à Bienne (Suisse), mars 1983.
1er film présenté à la télévision : Un sanglant symbole, sur FR3, juin 1983.
1ère vision de Sayat Nova de Sergueï Paradjanov, décembre 1983.
1ère vue de ma série Gare : Gare du Jardin Zoologique, à Berlin–Ouest (République Fédérale d’Allemagne), 23 janvier 1984.
1er cinématoné de mort naturelle : Joseph Losey, 22 juin 1984.
1er Portrait de groupe : Les Amis de Gérard Titus–Carmel à Oulchy–le–Château, 16 juin 1985.
1er film sous la direction d’Éric Rohmer : Quatre aventures de Reinette et Mirabelle (rôle de l’inspecteur du supermarché), septembre 1985.
1ère présentation intégrale sans interruption (660 premiers portraits, 42 heures) de Cinématon à Montréal : au Lux, 18 au 20 octobre 1985.
1er portrait de ma série Couple : Benjamin Baltimore et Virginie Keller, filmés à Montréal (Canada), 25 octobre 1985.
1er Trio : Patrick Amine, Serge Billard, Françoise Michaud, filmé à Saint–Maur (France), 27 juillet 1986.
1er Lire : Félix Guattari lit son texte Genet retrouvé, filmé à Paris (France), 11 août 1986.
1er portrait de ma série filmée Avec Mariola : Mariola San Martin en compagnie de Philippe Sollers, 12 novembre 1986.
1er suicide d’un cinématoné : Claude Jutra, novembre 1986.
1ère interview (par Patrice Lelorain) dans le dernier numéro — le 126 — de Cinématographe, janvier 1987.
1er film diffusé par un distributeur de films (Les Films singuliers, dirigé par Michel Poirier) : Les Aventures d’Eddie Turley au cinéma Épée–de–Bois en première semaine puis, les semaines suivantes, au cinéma Studio 43 à Paris, 26 avril 1989.
1er livre sur Cinématon : mon Cinématon, sous–titré : 10 ans de tournage — 1000 portraits — 70 heures — le film le plus long de l’histoire du cinéma (édité chez Henri Veyrier), septembre 1989.
1er Cinématou : la chatte Ninon (avec Sophie Balazard), 27 avril 1990.
1ère participation à un film de Boris Lehman (montré pour la première fois seulement le 26 mars 2003 au Centre Pompidou à Paris) : Mes entretiens filmés chapitre 3, 1990.
1er Cinécabot : le chien Café (avec François Bernheim), le 25 mai 1991.
1er épisode de ma série De ma chambre d’hôtel : Hôtel Agora à Lausanne (Suisse), 19 juin 1991.
1ère vue de ma série Cinéma : le Foyer Cinéma à Marcigny, le 2 novembre 1991.
1ère séquence de ma série filmée >De ma voiture : Route N 20, Châteauroux–Paris, 12 avril 1992.
1er film sous la direction de Luc Moullet : Parpaillon (rôle du cycliste maso), juin 1992.
1er prix décerné par l’Académie française : prix Verlaguer pour ma série Lire, décembre 1993.
1ère vue de ma série filmée Mes lieux d’habitation : Hôpital de la Croix–Rousse à Lyon, mon lieu de naissance, 29 juillet 1994.
1er film co–produit avec une chaîne de télévision : Chambéry–Les Arcs, une vélographie de Gérard Courant, par Canal 9 télévision, 1996.
1er film co–produit par Canal + : Le Journal de Joseph M, 1999.
1er film avec le génial Jean Abeillé (en dehors de son Cinématon, tourné le 17 juin 2000) : L’Homme des roubines, octobre 2000.
1er film accepté à l’avance sur recettes : 24 Passions, juillet 2002.
1er livre de poésie : Le Jardin des origines (édité par Aumage éditions) : juin 2003.
1er cinématoné auteur d’un assassinat (filmé le 13 novembre 1984) : Bertrand Cantat (sur la personne de Marie Trintignant), juillet 2003 (3).
1er Cinématon filmé en vidéo : Philippe Loyrette, le 2117e de la collection, le 12 juin 2006 à Paris (France), à 14 heures 15.
1er film racheté suite au dépôt de bilan de son producteur (5 Continents) : Le Journal de Joseph M, septembre 2006.
(1) Je ne me suis jamais remis de cette interdiction car c’est l’un des rares films que je n’ai jamais vus avec Brigitte Bardot. Pourtant, je n’ai rien fait pour éviter de le visionner. Sans doute un acte manqué.
(2) Repris ensuite dans une version modifiée dans mon livre Philippe Garrel (éditions Studio 43, 1983), puis dans la première version dans Jeune, dure et pure ! sous–titré Une histoire du cinéma d’avant–garde et expérimental en France, sous la direction de Nicole Brenez et Christian Lebrat (éditions Cinémathèque Française et Mazzotta, 2000).
(3) Portrait du cinéaste hyper–hollywodien professionnel en 116 premières fois a été publié dans Stalker, n° 5, octobre 2003.
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