image du film.2000 CINÉMATONS

Année : 2001. Durée : 1 H 33'

Fiche technique :
Réalisation, scénario, image : Gérard Courant.
Son : Jean-Daniel Bécache.
Montage : Myriam Aycaguer.
Mixage : Cyril Adam.
Interprétation : Lucia Sanchez, Florence Loiret-Caille, Luc Moullet, Arielle Moullet, Dominique Noguez, Dominique Païni, Jaques Dutoit, Philippe Sollers, Vincent Nordon, Joseph Morder, Georges Londeix, Alain Paucard, Gérard Courant + Cinématons (entiers ou extraits) de : Galaxie Barbouth, Jacques Monory, Arrabal, Jean-Paul Aron, Catherine Wilkening, Cécile Babiole, Alain Fleischer, Jean-Michel Roux, Feodor Atkine, Marie-Noëlle Kauffmann, Frédéric Mitterrand, Charlotte Very, Samuel Fuller, John Berry, Robert Kramer, Noël Godin, Sandrine Bonnaire, Volker Schlöndorff, Vincent B, Nagisa Oshima, Marushka Detmers, Roberto Benigni, Ettore Scola, Éric Gérard, Antonietta Pizzorno, Serge Merlin, Sergueï Paradjanov, Boris Lehman, Henri Laborit, Ultra-Violet, Félix Guattari, Jean-Luc Godard, Terry Gilliam, Marco Bellocchio, Jean Douchet, Maurice Pialat, Jean-Marie Straub, René Prédal, Juliet Berto + séquence Studio 43 : Patrick Amine, Raphaël Bassan, Anna Brankovic, Vouk Brankovic, Arnaud Dazat, Luce Dekeyser, Bernard Dubois, Martine Elzingre, Gualberto Ferrari, Louis Gleize, Teo Hernandez, Jacqueline Jalladeau, Philippe Klein, Françoise Landesque, Pierre Le Bret, Marcel Madueno, Françoise Michaud, Guy Pezzetta, Antonio Rodrig, Mariola San Martin, Patrice Rollet, Gérard Tallet, Jean-Pierre Touati, Trez.
Conformation : Stéphane Collin.
Assistant-monteur : Jaume Fargas i Coll.
Photographe de plateau : Jean-Claude Moireau.
Production : Jakaranda (Joël-Ange Kieffer, Philippe Djivas), Aqui TV, Centre National de la Cinématograhie.
Assistante de production : Francine Cadet.
Administratrice de production : Evelyn Coiffard.
Distribution : Les Amis de Cinématon.
Moyens techniques : Aqui TV, Jakaranda, Perfect, Les Productions du Sommeil.
Tournage : 15 au 28 janvier 2001 à Paris (France) et Montreuil-sous-Bois (France).
Format de tournage : DVCAM.
Format de diffusion : Vidéo Beta SP.
Procédé : Couleur.
Cadre : 4/3.
Collections publiques :
-BNF (Bibliothèque Nationale de France), Paris (France).
-Cinémathèque de Bourgogne Jean Douchet, Dijon (France).
Première présentation publique : 18 septembre 2001, Cinémathèque Française à Paris (France).
Principales diffusions et manifestations :
-Télévision Aqui TV (France), 2001
-Cinémathèque française, Paris (France), 2001
-Cinéma La Clé, Paris (France), 2002
-F.I.P.A. (Festival International des Programmes Audiovisuels), Biarritz (France), 2002
-Cinéma Élysée, Lyon (France), 2003
-Télévision Zaléa TV (France), 2007
-Rencontres Cinématographiques, Guarda (Portugal), 2010.
-Gulf Film Festival, Dubaï (Émirats Arabes Unis), 2011.
-Site YouTube, 2013.
-Festival Tous courts, Aix-en-Provence (France), 2013.
-Site Vostfr, 2013.
-Site Solarwindenergy, 2013.
-Site Demo.SIALIFE.com, 2013.
-Site Trucs-astuces.mobi, 2013.
-Site Gaming and software videos, 2013.
-Site Okm (Japon), 2013.
-Site Magicien Mentaliste, 2013.
-Site Kemifun, 2013.
-Site Tvclips.INFO, 2013.
-Site Arkadaslik, 2013.
-Site Beatzone (Tchéquie), 2013.
-Site Msnsoft. net, 2013.
-Site Vidgrids.com, 2013.
-Site SenseTube, 20133.
-Café-Ciné, Les Sables d'Olonne (France), 2014.
-Le Mois du Film Documentaire, Nîmes (France), 2019.
-Rétrospective Autoportrait / Journal filmé, Cinémathèque de Toulouse, Toulouse (France), 2020.
Sortie DVD : Coffret 120 Cinématons, Malavida, Paris (France), 27 juin 2007.

Présentation >>>

RÉSUMÉ

A film about an ongoing cinematic adventure that began in 1978 : a vast anthology of personality portraits called Cinématons, dealing with people in the arts. Historical, ethnological, sociological and psychological, this anthology is a living record of the artistic community of the last 20th century which attempts to answer these questions : Why film everyone ? Why choose cultural personalities ? How do the subjects look at their image? How much exhibitionism and narcissism is involved in being filmed ?



PRÉSENTATION DE 2000 CINÉMATONS PAR GÉRARD COURANT

2000 Cinématons est une expérience rare pour un cinéaste de réaliser un film sur un de ses propres films. 2000 Cinématons est un film autobiographique sur mon aventure des Cinématons, commencée le 18 octobre 1977 par mon propre autoportrait. Le film porte un regard rétrospectif sur 24 années de tournages et 2000 portraits tournés durant cette période.

Il me montre au travail en train de filmer les Cinématons des comédiennes Lucia Sanchez et Florence Loiret-Caille et il me met en présence de personnalités (Philippe Sollers, Jaques Dutoit, Joseph Morder, Dominique Païni, Georges Londeix, Alain Paucard, Vincent Nordon) que j'avais filmé 10 ou 20 ans plus tôt. Avec le recul, elles analysent leurs prestations et, plus globalement, l'expérience Cinématon.

Dominique Noguez, hagiographe cinématonien, ponctue chaque séquence par des aphorismes drôles sur les Cinématons.

Une cinquantaine de Cinématons (en extraits et, même parfois, en entier) font partie de 2000 Cinématons.

2000 Cinématons n'est pas ce que l'on pourrait appeler un documentaire sur la série Cinématon mais, plus justement, un film pédagogique sur une expérience unique et révolutionnaire dans le cinéma.

(Gérard Courant)

Critique >>>

UNE PASSION DU CINÉMA MUET

Après avoir mené à bien deux mille portraits filmés qu’il nomme Cinématons, Gérard Courant présente un long-métrage réalisé en l’an 2000 pour rendre hommage à ceux qui se sont prêtés à l’expérience. 2000 Cinématons est dédié à tous ceux qui n’ont pas encore été « cinématonés », conviant les personnes qui ne se sont pas laissées voir à découvrir cette surprenante collection de portraits. Il les invite à considérer la puissance d’un visage, où liberté et enfermement, délivrance et contraintes se côtoient à l’infini (...).

2000 Cinématons reprend seulement quelques portraits, les deux mille représentant quelques cent trente heures de projection. Philippe Sollers a l’idée astucieuse de donner de lui un portrait gigogne, une infinité de portraits au-delà de son apparence. À la fin, il nous fait comprendre qu’il a joué à garder la pose, le masque délibéré qui évite le moment où ça chavire, où l’on ne reconnaît plus quelqu’un. Le curieux sourire de Jean-Luc Godard, ses yeux qui nous regardent avec tendresse, son visage ainsi filmé, révélé dans l’attente, en disent plus sur lui qu’un long documentaire. Quant à la tête que Gérard Courant donne à Maurice Pialat, ce regard furieux prêt à fusiller l’écran lorsque soudain il se révolte contre la capture de son être intérieur, elle signifie de manière extraordinaire le vol de l’âme par la caméra. On retient aussi les gestes d’une actrice cherchant à casser un cadre qu’elle tient entre les mains. Quand elle sort de ce cadre filmé, c’est un chant du cygne avant de s’effacer. Des effets de surimpression sur des cinématons réussissent à donner aux visages une forme spectrale. Et l’écrivain Georges Londeix laisse sa vie s’engouffrer dans les failles créées par une succession de feuilles de papiers où l’on déchiffre l’histoire de sa vie avec avidité.

Plus qu’une anthologie des Cinématons, ce long-métrage soulève le coin du voile pour indiquer comment Gérard Courant a conçu cet art de l’intérieur. Il manifeste sa passion du cinéma muet dont le climat irréel ne prétend pas copier la réalité mais franchir ses frontières pour lui rendre son éclat et sa lucidité. Joseph Morder dans ses analyses des cinématons déclare : « Ils ne sont muets mais silencieux(...) ».En réunissant les réflexions de ses amis, le réalisateur des 2000 Cinématons reconstitue les aléas du destin qu’il s’est fabriqué, sans se prendre au sérieux et en mettant d’une certaine façon sa vie en danger. Le voilà étendu les bras en croix, sur un sol jonché de caméras, nouveau Christ portant le poids de ses tourments jusqu’au sommet du Golgotha, « triste jusqu’à la mort » puisque ayant voué son existence à cerner les mouvements profonds de la mélancolie. Et la beauté des gens filmés surgit à leur insu, mieux que dans un miroir. Elle triomphe d’eux-mêmes.

(Camille Aubaude)



CINÉMORALE

Le cinématon, il fallait y penser comme envers de la grimace à images. Déclic, plan fixe, faites ce que vous voulez. Tant de temps. Test de la façon dont chacun se croit le même à travers l’autre. Objectif al libitum. La première réaction est presque automatiquement la pose, souvenir de la photo. Et puis non, le mouvement est là, il faut donc faire un geste à son intention. Aliénations narcissiques constantes : photo, cinéma, télévision. Gérard Courant met donc son cirque d’aliénés en boîte. Pourquoi, docteur ? Vous vous prenez pour Charcot ? Vous attendez un Freud improbable ? Ce ne sont plus les démoniaques dans l’art, mais les possédés dans la fausse vie générale. Le petit oiseau va sortir ? Non, aucun miracle, pauvres poules, vous êtes seulement pondus et crachés dans cet anti-portrait où vous secrétez, de vous-même, le vitriol défigurant le miroir.

Courant est un moraliste. Impossible de s’en tirer sans montrer le fond. Les sans fonds sont rares. Ça se voit.

(Philippe Sollers, extrait de la bande-sonore de 2000 Cinématons)



UN DOCUMENTAIRE PASSIONNANT

...Il faut ajouter un passionnant documentaire que l’auteur à lui-même consacré à son mythique work in progress (2270 films à ce jour !) intitulé 2000 Cinématons (où l’on retrouve les complices habituels du cinéaste : Luc Moullet, Joseph Morder, Dominique Païni…).


(Docteur Orlof, http://drorlof.over-blog.com/, 19 janvier 2010).



C'EST L'ACCUMULATION QUI DONNE SA FORME À L'ENSEMBLE

Son œuvre la plus connue est un film commencé en 1977/78 et dont on ne sait quand il prendra fin exactement. Il affiche, à ce jour et provisoirement, une durée légèrement supérieure à 150 heures. Mais on peut tout aussi bien considérer qu'il s'agit en fait de 2347 petits films (pointage du 8 février 2011). Ce sont les Cinématons.

Cinématon est, selon les mots de son inventeur, "une série cinématographique de portraits filmés montrant une personnalité des arts, de la culture, de la politique ou du spectacle, en un seul gros plan fixe et muet, dans lesquels elle est libre de faire ce qu'elle veut". Précisons que les célébrités s'y bousculent, de Jean-Luc Godard à Vincent Roussel, et ajoutons que le format est celui du Super 8 et que la durée du plan est limitée à 3 minutes 30 à peu près.

Le film 2000 Cinématons est présenté par Gérard Courant comme un "patchwork" célébrant l'arrivée au numéro 2000 de la série (au moment, bien sûr, du passage... à l'an 2000). S'y mêlent quelques Cinématons livrés in extenso et beaucoup d'extraits, des rencontres avec plusieurs personnalités jadis filmées et livrant leur propre analyse de ce projet fou, des extraits d'émissions de télévision dans lesquelles Courant fut invité, des images du cinéaste au milieu de ses archives, des cartons explicatifs etc... Si le documentaire en lui-même déçoit un peu, c'est qu'il prend avant tout la forme d'un outil de promotion d'un objet insaisissable, simple comme bonjour et pourtant éminemment complexe, une série dont la longévité dit déjà l'importance.

De plus, dès le début, ceux que Courant retrouve pour l'occasion analysent parfaitement toutes les raisons de cette importance. Les propos que tiennent d'emblée Jaques Dutoit, Dominique Noguez, Georges Londeix ou Luc Moullet sont si pertinents que l'on a, pour ainsi dire, plus grand chose à penser derrière.

Mais ce sentiment de frustration tend à se dissiper quelque peu sur la durée du film, dans lequel il ne faut pas chercher une progression narrative classique. En cela, 2000 Cinématons rend justice à la série qu'il célèbre. En cela aussi, il appartient au genre expérimental. Il est d'ailleurs amusant de voir Gérard Courant mégoter sur cette appartenance via l'un des cartons qu'il insère car il parle bel et bien lui-même à ses "modèles" d'une "expérience" et Dominique Noguez et Dominique Païni le rattachent sans hésiter à ce "courant" (désolé...).

En fait, comme dans une série (souvent, en tout cas), c'est l'accumulation qui donne finalement sa forme à l'ensemble. 2000 Cinématons s'arrache sur la durée, notamment par la reprise, à l'approche de son terme, du choix de montrer l'envers du décor (la fabrication d'un Cinématon) et surtout par les propos forts de Joseph Morder et de Vincent Nordon (ainsi que par le regard noir de Maurice Pialat).

Commentaires :

Eh bien, voilà une jolie somme. Nous sommes d'accord dans les grandes lignes même si j'aime un peu plus que toi les 2000 Cinématons (ce documentaire fait office de "bonus" dans le coffret 120 Cinématons et gagne sans doute à être vu après tous ces portraits). (...).

Écrit par : Dr Orlof, 27 février 2011.

Merci doc (pour le commentaire et, encore une fois, pour cette "opération Courant").
 2000 Cinématons, quand je l'ai reçu, je ne voyais pas trop ce que cela pouvait être... Je ne m'attendais pas vraiment à ce que ce soit une célébration de ce type. Et comme tu l'écris, il doit être plus intéressant de le voir en accompagnement d'une vrai série de Cinématons.

Écrit par Édouard Sivière, 27 février 2011.

(Édouard Sivière, Le Blog Nightswimming, 27 février 2011)



AUTODOCUMENTAIRE

2000 cinématons (2001), long métrage « autodocumentaire » dans lequel le cinéaste porte un regard rétrospectif sur un ensemble qui, bout à bout, constitue le film le plus long de l’histoire du cinéma.

(Jacques Kermabon, Centre Pompidou, Paris, 2009)



 


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