image du film.L'ARTIFICE ET LE FACTICE (CARNET FILMÉ : 1er janvier 1988 – 31 décembre 1988)

Année : 1988. Durée : 2 H 02'

Fiche technique :
Réalisation, concept, partition sonore, montage : Gérard Courant.
Image : Gérard Courant, Hervé Vidal (séquence Aurillac).
Photographies : Jean-Claude Zullo, Boris Lehman.
Production : La Fondation Gérard Courant, Les Amis de Cinématon.
Interprétation : Monsieur Alexis, Diane Boccador, Sabine Boccador, Christian de Bongain, Anna Brankovic, Vouk Brankovic, Jean Chalvidant, Gérard Courant, Léa Fau, Louis Gleize, Jacques Goimard, Pierre Gripari, Agathe Gris, Jacqueline Jalladeau, Bertrand Massé, Michel Poirier, Alain Paucard, Stéphane Rizzi, Charlotte Véry, Jean-Claude Zullo, Heiko Blum, Umberto Contarelei, Petra Homeyer, Almut Kircher, Jutta Körner, Berthold Kremmler, Eric Langjahr, Carlo Mazzacurati, Jens Müller, Doris Ruhe, Annamaria Schwaderer, Richard Schwaderer, Georges Sturm, Nobert Westenrieder, Pierre Bouteiller, Anna Prucnal, Marie-Christine de Navacelle, Suzette Glenadel, Antoine Hervé, Fernando Arrabal, Slavica Zullo, Marie Seznec, Jessica Forde, Paolo Calia, Philippe Caroit, Mirou, Ghida de Palma, Zabou, Stéphane Ferrara, Eléonore Le Monnier, Marc Esposito, Julien Cubano, Lohengrin Loret, Caroline Loeb, Vincent Serreau, Joël Barbouth, Béatrice Courraud, Régis Audigier, Solange Mounier, Solange Fargier, Caroline Pérel, Bernard de Chanaleilles, Gaston Hilaire, Jean Mounier, Jean Laurent, Jean-Yves Boennec, Pascale Clauzade, Bruno Nervest, Patrice Perrault, Isabelle Rambaud, Bertrand Renard, Bernard Ronflet, Pascale Faure, Brigitte Simonetta, Annabelle Buffet, Bernard Rapp, François Bernheim, Philippe Aubert, Jean Teulé, Gérard Tallet, Régis Laspalès, Philippe Chevallier, Emmanuel Faure, Pierre Péchin, Hu Bin, Joseph Morder, Didier Bête, Béatrice Billat, Peter Blitz, Martina Borck, Sabine Bubeck, Gérard Courant, Bruno D., Brigitte Dussech, Michael Friederici, Andrea Gerdsen, H. Burkhard Hess, Claire Koiransky, Andrea Le Lan, Stéfanie Schneider, Karsten Schrempp, Jean-Michel Sidaine, Gérard Vaudé, Peter Voigt, Thomas Weigel, François Dragon, Marcel Hanoun, Erwin Huppert, Bernard Pinon, Michel Rech, Pascal Togneguzzo, Joan Logue, Professeur Choron, Corinne Picard, François Ode, Tom Novembre, Charlélie Couture, Pierre Collier, Manfred Blank, Harun Farocki, Helmut Handschel, Ursula Langmann, Thomas Schwadorf, Wilhem Welling, Michel Crespin, Olivier Crespin, Violaine Crespin, Jean-Claude Flamant, Marie-Lucie Poulain, Michel Halmousin, Christian Bosséno, Gilles Colpart, Alexandre Zgouridi, Jean-Marc Doniak, Jacques Krier, Klaus Borck, Jean-Pierre Abizanda, Monique Carcaud-Macaire, Geneviève Carcagno, Mohamed Chouikh, Jean-Claude Dall'Zotto, Colette Delcamp, Michèle Driguez, Évelyne, Jacques Faucher, Youssef Francis, Richard Gaubert, Jean Guillien, Béatrice Haffner, Florence Haffner, David Herschberg, Jean-Marc Lalane, Julie Lenouvel, Thierry Lenouvel, Benoîte Pitiot, Pierre Pitiot, Henri Talvat, Sergueï Paradjanov, Hélène Mochiri, Olivier Bailly, Marc Vidal, Pascal Delaunay, Aki, Fred Dewey, Jean-Marc Raynal, Pascal Ternisien, Ilona Staller, Andrea Ferenc, Lev Kowalski, Alain Cuny, Epi Meloupoulou.
Tournage : Paris (France), Wurtzbourg (R.F.A.), Saint-Maurice (France), Burzet (France), Resson (France), Tübingen (R.F.A.), Resson (France), Copenhague (Danemark), Annot (France), Saint-André-les-Alpes (France), Thorame-Haute (France), les Alpes du Sud de la France, Saint Sébastien (Espagne), Aurillac (France), Cologne (R.F.A.), Montpellier (France), New York (U.S.A.).
Format de tournage : Super 8.
Cadre : 1,33.
Pellicule : Kodachrome.
Format de diffusion : Vidéo.
Procédé : Couleur et Noir et blanc.
Collection publique : BNF (Bibliothèque Nationale de France), Paris (France).
Principaux lieux de diffusion :
Vidéothèque de la ville de Paris, Paris (France), 1988.
Cinémathèque Française, Paris (France), 1991, 1992.
Festival du court-métrage, Pantin (France), 2000.
Magic Cinéma, Bobigny (France), 2007.
Site YouTube, 2012.
Dédicace : L'Artifice et le factice est dédié à Sergueï Paradjanov.

Présentation >>>

L'Artifice et le factice est l'épisode qui recouvre la période du 1er janvier 1988 au 31 décembre 1988 de mes Carnets filmés.
On y trouve certains thèmes récurrents : les voyages, les paysages montagneux (le Vivarais, les Alpes du Sud), l'amour du cinéma, le goût de la photographie, les à-côtés de mes tournages (de mes séries filmées et en particulier des Cinématons) et mes interventions à la télévision (Antenne 2, FR3, M6).
On y rencontre aussi les mêmes obsessions et les mêmes préoccupations : l'influence des saisons, la fascination des visages, le goût des couleurs, l'importance des lieux et des hommes.
Paris, Wurtzbourg, Saint-Maurice, Burzet, Resson, Copenhague, Annot, Saint-André-les-Alpes, Saint-Sébastien, Aurillac, Cologne sont des lieux qui habitent L'Artifice et le factice.
On y croise de nombreux personnages habitués de mes films : Arrabal, Erwin Huppert, Alain Paucard, Joseph Morder, Alain Cuny, Harun Farocki, Robert Kramer, Gilles Colpart, Sergueï Paradjanov, Ultra-Violet, Mariola San Martin, Epi Melopoulou.

(Gérard Courant)

Critique >>>

Il faudrait commencer par dire que les Carnet filmés de Gérard Courant sont comme le bon vin : il faut les faire vieillir un peu pour en savourer tout l’arôme. Infatigable archiviste du temps présent, le cinéaste œuvre sans aucun doute pour la postérité (tant pis si le mot est un peu pompeux) et si une vision trop rapide de certains Carnets récents pourrait nous faire songer à de banals films amateurs, la découverte des plus anciens prouvent déjà à quel point ces images n’ont pas de prix.

Dans tous ces Carnets filmés, la volonté du cinéaste est de graver sur pellicule des instants précieux, des bribes de ce qui deviendra peut-être par la suite un film, des esquisses afin de composer un ensemble s’apparentant à une sorte de journal intime ou de carnet de peintre.

Il est amusant de voir ces Carnets à la suite pour repérer ce qui reste immuable chez le cinéaste (ses séjours à Burzet dans l’Ardèche pour filmer la reconstitution de la Passion du Christ au moment de Pâques. C’est de cette matière filmique qu’il tirera ensuite son film 24 passions) et ce qui évolue : autant L’artifice et le factice qui date de 1988 est marqué par une incroyable exposition médiatique du cinéaste qui vient alors de passer le cap du 1000ème Cinématon ; autant Délices lointains (2004) s’avère beaucoup plus intimiste et contemplatif, comme s’il visait désormais à une sorte de sérénité loin du bruit et de la fureur de la capitale.

Si le film de 1988 s’intitule L’artifice et le factice, c’est sans doute qu’une grande majorité du métrage est consacré aux interventions du cinéaste à la télévision : sur M6 (on croit rêver lorsqu’on voit un face-à-face entre Pierre Bouteiller (assez désagréable et prétentieux) et Gérard Courant sur une chaîne où il était encore possible de citer Victor Hugo !), FR3 ou Antenne 2 (on le voit notamment à L’assiette anglaise de Bernard Rapp).

Parallèlement à cet aspect « people » des Carnets, les films sont toujours lestés d’une certaine mélancolie lorsqu’on constate que le cinéma ne peut pas arrêter le temps et que son seul pouvoir est de faire revivre, le temps d’un instant, les fantômes des êtres disparus. C’est particulièrement émouvant dans Nuits transparentes lorsque, pour rendre hommage à sa comédienne disparue Doreen Canto, Gérard Courant propose un petit montage de certains plans de son visage (« garreliens », absolument magnifiques) issus de She’s a very nice lady.

De la même manière, L’artifice et le factice se termine sur un extrait de la série Avec Mariola où l’on voit « l’amour décolorée » (Mariola San Martin) du cinéaste (qui vient alors de quitter la France) en compagnie de Jean-Paul Aron (qui vient de mourir).

Il faudrait continuer des heures pour dire les trésors que recèlent ces Carnets filmés (Ah cet incroyable moment qu’a immortalisé Courant en filmant Paradjanov dans sa chambre d’hôtel et qui donna lieu à deux micros films : Nuage de soie, six plans décorés et mis en image par l’auteur de Sayat Nova et Solitude perdue, un portrait muet du cinéaste en parallèle à son Cinématon).

(Docteur Orlof, , Le Blog du Docteur Orlof, 4 février 2011)

 


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