Année : 1995. Durée : 4'
Fiche technique :
Réalisation, conception, effets spéciaux, montage : Gérard Courant (à partir de Alphaville de Jean-Luc Godard).
Production : Les Amis de Cinématon, Les Archives de l'Art Cinématonique, La Fondation Gérard Courant, sur une proposition des Rencontres du 8e type à Tours (France).
Diffusion : Les Amis de Cinématon.
Fabrication : mars 1995 à Saint-Maurice (France).
Format de tournage : Super 8.
Pellicule : Kodachrome.
Format de diffusion : Vidéo.
Cadre : 1,37.
Procédé : Noir et blanc.
Collections publiques :
-BnF (Bibliothèque Nationale de France), Paris (France).
-Cinémathèque de Bourgogne Jean Douchet, Dijon (France).
Première présentation publique : 20 avril 1995, Rencontres du 8e type, Tours (France).
Principaux lieux de diffusion :
Rencontres du 8e type, Tours (France), 1995
Festival du Cinéma indépendant, Châteauroux (France), 1995
Cinémathèque Française, Paris (France), 1995
Pezner, Villeurbanne (France), 1996
Festival Côté Court, Pantin (France), 2000
Musée d’art contemporain et d’art moderne, Strasbourg (France), 2001
Festival International Cinèse, Séoul (Corée du Sud), 2001
Télévision Zaléa TV (France), 2001
Ritrovato Film Festival, Bologne (Italie), 2004
Rétrospective Jean-Luc Godard au Centre Pompidou, Paris (France), 2006.
Les Films en bois, Paris (France), 2006.
Festival Toma Única, Madrid (Espagne), 2010.
Maison de l’étudiant, Dijon (France), 2011.
Site YouTube, 2012.
Site Firstplan, New Delhi (Inde), 2012.
Festival Lézards en bobine, Nice (France), 2014.
À l’occasion du 30e anniversaire de l’invention du format Super 8 par la société Kodak, les Rencontres du 8e type de Tours (France) ont demandé à des cinéastes de réaliser un film dans ce format. J’ai été le seul cinéaste à répondre favorablement à cette demande et j’ai confectionné un hommage à l’année 1965 en « compressant » un film culte de cette année-là : Alphaville de Jean-Luc Godard.
Compression Alphaville de Jean-Luc Godard est la réduction de 25 fois sa durée de : Alphaville, le chef d'œuvre que Jean-Luc Godard a réalisé en 1965, avec Anna Karina, Eddie Constantine, Howard Vernon et Akim Tamiroff, d’une durée de 1 heure 30 minutes en un film de 4 minutes. Le film est « compressé » à la manière d’une œuvre de César. Mais à la différence du travail de cet artiste qui compressait des objets usuels, Compression Alphaville de Jean-Luc Godard compresse un objet artistique !
Le tour de force et le pari de Compression Alphaville de Jean-Luc Godard a été de fabriquer une compression totale : dans ce film, il ne manque pas un seul plan du film original !
Pour finir, transformation d'un film d'un autre grand cinéaste, souvent muséifié lui aussi, Jean-Luc Godard. En pensant à ceux qui n'ont pas 24 heures de libre devant eux lorsqu'ils voient un film, et à l'inverse de l'étirement, on trouve des films compressés ! Le cinéaste Gérard Courant a fait une Compression de Alphaville.
(Pilote 7, Blog Pilote 7, 6 août 2009).
Dans cette bande-annonce (de Film Socialisme) qui n'en est plus une, l'intégralité des images de Film Socialisme se trouve compressée sur quatre minutes et vingt-huit secondes. Godard rend ici un hommage indirect à Gérard Courant, l'auteur des Cinématons, qui réalisa en 1995, une Compression de Alphaville, réduction des quatre vingt-dix neuf minutes du film à quatre.
(Arthur Mas et Martial Pisani, Explication par la bande (annonce), Independencia, 2010).
Dans la série des Compressions, initiée en 1995, Gérard Courant ne s’intéresse plus à l’artiste mais à l’œuvre, qui devient un objet et un signe culturel au même titre que les produits de la société de consommation compressés par les Nouveaux Réalistes. Avec le sentiment d’appartenir à une cinéphilie en train de disparaître, qui a découvert le cinéma dans les années 1960 avant que ne déferle le flot d’images et de médias, quand il était encore possible d’en avoir une vision synthétique, il entend revisiter les classiques sous forme de digests, condensés, réduits, mais sans qu’il ne manque un seul plan.
Commencée en 1965 par Alphaville de Jean-Luc Godard, créé trente ans plus tôt, la série des Compressions se poursuit. (…) En isolant et en montrant bout à bout une image par seconde de film, Gérard Courant livre une compression de procédé rationnel et systématique, à contre-courant de la perception subjective du film par le spectateur, de « l’expérience esthétique ». La réduction (…) éloigne l’œuvre de la forme sous laquelle elle persiste dans les mémoires individuelle et collective, qui tendent à isoler quelques images iconiques comme autant de vignettes métonymiques (…) et à dilater la durée de certains passages pour en condenser d’autres. Mettant en évidence la structure de l’œuvre initiale, la compression, dépouillée de tout affect, la donne à voir autrement.
(Judith Revault d’Allonnes, catalogue Chefs-d’œuvre ?, Centre Pompidou-Metz, mai 2010)
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