Année : 2015. Durée : 55'
Fiche technique :
Réalisation, concept, image, son, montage : Gérard Courant.
Interprétation : Anne-Catherine Marin, Jacques Gerstenkorn, Gérard Courant, Noëlle Roth.
Production : Les Amis de Cinématon, La Fondation Gérard Courant.
Distribution : Les Amis de Cinématon.
Tournage : 30 juin 2015 à Lyon (France).
Format : Vidéo.
Cadre : 1,33.
Caméras : Sony MINIDV + Nikon Coolpix S2700.
Procédé : Couleur.
Dédicace : Le film est dédié à Maurice Pialat.
À l’occasion de la création du « Fonds Gérard Courant » des films lyonnais de Gérard Courant aux Archives Municipales de Lyon, Anne-Catherine Marin, la directrice de l’institution, invite le cinéaste à montrer en avant-première son inventaire filmé des rues du 2ème arrondissement de Lyon dans la salle de projection des Archives.
Les images défilent comme le train, dans le silence attentif d’une poignée de spectateurs.
Le train, c’est celui qui m’emmenait de Moûtiers à Lyon Perrache, avec mémé, chez Tatan Alice sa sœur, aux vacances de Noël. C’était dans les années 1957… 60. Pas plus tard. Lyon 2ème. Celui des illuminations de décembre, qui m’éblouissaient ! Ville des Lumière bien sûr, bien avant que je ne découvre le cinéma ! Celui des Galeries Lafayette, des cracheurs de feu sur la Place Bellecour, de Sainte Blandine dévorée par les lions (lyons ? ) …
Je regarde, au loin, les yeux pendus aux images, qui ne me rappellent rien de mon enfance, à part les plaques successives, comme les wagons de ma mémoire : Cours Bayard, Cours Charlemagne, … et puis tout à coup, Rue Delandine, le mur de la prison. J’avais peur, des « voyous » qui étaient derrière ces murs, des « blousons noirs » dont il fallait se méfier. Insécurité de la ville déjà, pour la petite fille venue de la campagne.
Fourvière, oui, au bout de la rue Grenette, la Rue Quivogne où habitait Tatan (au 33), le cours Rambaud, la Rue de la République (où je suis allée au cinéma plus tard avec Thérèse), le Cours Suchet…
Les rues filmées en été, en automne, ne me disent rien de la ville lumière de Noël, mais je me balade et j’aime me balader ainsi. J’ai grandi. Vieilli. Je suis revenue souvent à Lyon, la ville du tramway, de l’Opéra, des Nuits de Fourvière, de la Biennale d’Art contemporain, de la Part-Dieu, de Saint-Jean toujours, du Rhône et de la Saône, des Confluences !
Le « geste cinématographique » de Gérard Courant relèvera plus tard, bientôt !, de l’ouverture du coffre à souvenirs découvert dans le grenier. La ville change tout le temps. Filmée à ce moment-là, dans les années 2000-2013, elle a déjà changé.
En ce jour caniculaire de fin juin 2015, une page se tourne encore. Aux Archives municipales, Anne-Catherine Marin part en vacances, et aussi à la retraite. Le travail de Gérard Courant a parlé à l’archiviste ! Et au professeur de cinéma aussi. Jacques Gesterkorn, figure cinématonnée de l’université Louis Lumière, est impressionné ( !) par ces 34 heures de films sur Lyon, la ville où est née Gérard C., dirigée en 2015 par un autre Gérard C. celui-là même de cette révolution urbaine.
Le fonds sonore, assourdissant, des voitures, la pollution visuelle des panneaux publicitaires, les chantiers omniprésents, sont en point d’orgue les signaux du changement à venir. Demain la ville sera calme, la ville sera nue, le cinéaste ne sera peut-être plus que le tamis où secouer sa mémoire.
(Noëlle Roth, 30 juin 2015)
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