Année : 2010. Durée : 1 H 03'
Fiche technique :
Réalisation, concept, image, son, montage : Gérard Courant.
Production : Gérard Courant, Les Amis de Cinématon, Les Archives de l’Art Cinématonique, La Fondation Gérard Courant.
Interprétation : Vincent Nordon et le Cinématon de Joël Farges.
Diffusion : Les Amis de Cinématon.
Tournage : 23 décembre 2010 à Selongey (France).
Format : Vidéo MiniDV.
Cadre : 4/3.
Procédé : Couleur et Noir et blanc.
Collections publiques :
BNF (Bibliothèque Nationale de France), Paris (France).
Cinémathèque de Bourgogne-Jean Douchet, Dijon (France).
Sortie DVD : Éditions L’Harmattan, Paris (France), novembre 2012.
Vincent Nordon, Roland Barthes et Ça/Cinéma est la troisième rencontre entre Gérard Courant et le cinéaste et écrivain Vincent Nordon qui fait suite à une première, intitulée Vincent Nordon raconte Straub, Huillet, Pialat et Cinématon, filmée à Paris le 18 janvier 2001 et à une deuxième, Vincent Nordon vous salue bien, le 31 octobre 2010 à Selongey, en Bourgogne, où le cinéaste s’est installé en 2005 dans le village de sa naissance.
Dans ce troisième volet, Vincent Nordon raconte ses études universitaires à l’École Pratique des Hautes Études, à Paris, dans les années 1971-1973 et ses relations avec ses enseignants Roland Barthes et Christian Metz. Nordon parle aussi de sa participation à la création, par Joël Farges et François Barat, de la revue théorique Ça/Cinéma.
Ce dialogue autour de l’enseignement universitaire et, à un degré moindre, du cinéma ne se limite pas à Roland Barthes et à Christian Metz. La conversation aborde également Philippe Sollers et sa revue Tel Quel, Michel Foucault, Gilles Deleuze, Marguerite Duras, Thierry Kuntzel, Jean-Marie Straub, Jean-Luc Godard et Federico Fellini.
Le ton de cette conversation de Vincent Nordon avec Gérard Courant est plus feutré que les deux précédentes. Il faut dire que le sujet abordé ici concerne moins directement la vie et l’œuvre de notre cinéaste bourguignon dont le cinéma (et la musique) sont ses deux terrains de prédilection.
UNE SORTE D'INCESSANT AUTOPORTRAIT D'UN HOMME DE SON TEMPS
Le moment que je préfère (N.B. : dans Vivre à Naples et mourir) est peut-être celui où c’est Schroeter qui finit par interroger le jeune homme sur ses réalisations cinématographiques et où celui-ci explique qu’il a filmé quelques portraits d’amis de manière expérimentale.
Pouvait-il imaginer à cet instant que Cinématon, dont on voit quelques courts extraits, comporterait plus de 2330 portraits ?)
Ce renversement de position intervieweur/interviewé ; on le retrouve dans Vincent Nordon, Roland Barthes et Ça/Cinéma. Alors que Nordon évoque depuis plus de 45 minutes ses souvenirs de jeunesse, il s’arrête pour poser des questions à Courant et l’écouter évoquer, hors champ, l’organisation de cette fameuse rencontre Schroeter/ Foucault (la boucle est bouclée !)
Si ses Carnets filmés me touchent autant, c’est qu’ils sont à la fois de précieux documents pour les historiens et pour les cinéphiles (cette conversation avec Nordon m’a semblé aussi passionnante que le célébrissime dialogue entre Debray et Daney filmé par Boutang) mais qu’ils renvoient également au « roman autobiographique » de Courant. S’il demande à Nordon d’évoquer les années 70 et les figures de Barthes, Metz, Joël Farges ou encore Marguerite Duras, c’est aussi parce que cette époque représente sa jeunesse et ses débuts de cinéaste (entre autres).
A l’instar des Cinématons, Courant parvient avec ses Carnets filmés à livrer des documents « objectifs », des archives incroyablement précieuses et, en creux, une sorte d’incessant autoportrait d’un homme de son temps…
(Docteur Orlof, Le Blog du Docteur Orlof, 14 janvier 2011)
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