Année : 2007. Durée : 11'
Fiche technique :
Réalisation, scénario, son : Gérard Courant.
Image : Vincent Arnaud.
Montage : Rémi Dumas.
Montage son, mixage : Pierre Armand.
Production : Labo d'images (Marseille).
Directrice de production : Francine Cadet.
Interprétation : les habitants d'Alicudi.
Voix off : Gérard Courant.
Distribution : Labo d'images.
Tournage : 24, 25 et 26 avril 2007 dans l'île d'Alicudi (Italie).
Format de tournage : 16 mm.
Cadre : 1,33.
Procédé : Noir et blanc.
Laboratoire : Labo d'images.
Première projection publique : 3 juillet 2008, Théâtre La Criée, Festival International du Documentaire à Marseille (France).
Principaux lieux de diffusion :
-Festival International du Documentaire, Marseille (France), 2008.
-Festival La Régie fait son cinéma, Bouc Bel Air (France), 2008.
-Semaine du cinéma méditerranéen, Lunel (France), 2008.
-Festival Un Festival c'est trop court, Nice (France), 2009.
-Festival Ciné-Tracts, Marseille (France), 2009.
-Fête de l'Europe, Aix-en-Provence (France), 2009.
-Festival international de l'image environnementale, Arles (France), 2009.
-Festival Impressions visuelles et sonores, Marseille (France), 2009.
-Site Dailymotion, 2009.
-Festival Anarchie et Cinéma, Université Populaire de Saint-Denis (France), 2010.
-Festival Toma Única, Madrid (Espagne), 2010.
-Site YouTube, 2012.
-"3.26", cinéma Lanteri, Pise (Italie), 2012.
-OFF (Olonne Film Festival), Olonne-sur-Mer (France), 2016.
Voir le film (plein écran) : Ici
UN PARADIS PERDU
Avec pour inspiration Journal intime, le film de Nanni Moretti, Gérard Courant fait le voyage jusqu’à l’île d’Alicudi, au large du Sud de l’Italie. Plus longtemps que dans d’autres lieux, l’île a su résister à la modernisation : la plupart des maisons n’ont ni téléphone, ni électricité, ni télévision. À première vue, on dirait bien un paradis perdu dans le temps mais, à y regarder de plus près, on découvre le côté sombre de l’île : la destruction, par exemple, de certaines formations géologiques afin de permettre l’électrification, ou la création de décharges d’ordures illégales. Le format Ciné Tract et ses restrictions techniques obligent Courant à expliquer ce qu’il ne peut capturer sur la pellicule noir et blanc développée manuellement. Le commentaire en voix off, didactique, évoque les films éducatifs du passé tout en inscrivant la fonction du réalisateur comme traducteur du visuel. Mais ce choix de filmer en 16mm est, lui, loin d’être démodé : il reflète la façon dont l’île, pour son propre salut, refuse la modernité.
(Olivier Pierre, Catalogue du Festival International du Documentaire de Marseille, 2 au 7 juillet 2008)
ALICUDI REFLECTS THE ISLAND'S REFUSAL OF MODERNITY FOR ITS OWN SAKEWith Nanni Moretti’s film Caro diaro / Dear Diary as inspiration, Gérard Courant travels to the island of Alicudi in the South of Italy. The island has managed to resist modernisation longer than other places : most houses have neither electricity nor telephone or TV. It seems like a paradise that’s been lost in time, but a closer look reveals also dark sides of the island such as the destruction of geological formations to enable electrification and illegal garbage drumps. The Ciné Tract format with its tight technical restrictions forces Courant to explain the things he cannot capture of the hand-developed black & white film stock. He offers a comprehensive, authoritative voiceover that brings old-fashioned educational films to mind ant that introduces him as the translator of the visual. But the choice of shooting on 16mm is far from being old-fashioned : it reflects the island’s refusal of modernity for its own sake.
(Olivier Pierre, 2008)
UNE TENTATIVE DE RETOUR AUX SOURCES
Il y a souvent dans un film, un autre film en creux et dans Alicudi c'est ce film en creux qui m'apparaît pourtant le plus nettement. À mon sens, Alicudi n'est pas tout à fait un ciné-tract pour l'île mais tout autant (voire plus) un "Tract pour le Ciné" et plus précisément "pour le ciné à la façon de"... D'ailleurs, tu l'avoues ! Dans la liste des réalisateurs que tu cites il me semble qu'un parallèle entre Bunúel et Terre sans pain est aussi possible. C'est pour moi une évidence assez forte (évocation d'un lieu éloigné et ambivalent – c'est-à-dire porteur d'une certaine aura et d'une certaine horreur* –, distanciation du commentaire, prises de vues "reculées" que le choix du noir et blanc accentue). C'est comme s'il y avait un lien entre le mythe et son idéal et la façon d'en rendre compte par l'intermédiaire d'un cinéma reparti vers ses origines (noir et blanc, personnages filmés de loin).
La vérité des lieux se tenant surtout dans leur paradoxe (lieu venant du passé certes mais équilibré par son présent) fait que l'idéal du mythe ou de la chose ancienne - donc soi-disant pur peut parfois m'apparaître personnellement comme un leurre. Pour moi c'est plutôt l'impur (ou mieux l'obscur) qui se tient dans le passé afin que nous le transformions en une chose mieux maîtrisée. Donc sur ce point, je ne souscris pas complètement au commentaire ! Reste que ce film est comme une tentative de retour aux sources (mythe du cinéma, mythe d'Alicudi), tentative qui dans le cinéma d'aujourd'hui est assez rare. Récemment je n'ai vu de semblable que le film d'Albert Serra, Le Chant des oiseaux.
* Évidemment, dans ton film seule l'aura est soulignée mais je suis persuadé qu'il y a (avait) aussi une certaine horreur sur Alicudi (consanguinité, repli, solitude...).
(Philippe Leclert, juin 2009)
IL FAUT COURIR VOIR CE FILM
Gérard Courant est resté fidèle au 16 mm. C'est peut-être "vintage" pour certains, mais c'est comme la musique sur les vinyles, le rendu des images est incomparable. Numérique, je t'aime moi non plus !
Tout serait-il dit, amis cinéphiles ? Il faut sans doute courir voir ce film qui en dit long sur ce que nous étions, avant de basculer dans l'ère moderne, comme des dieux jetés nus des étoiles sur un astre inconnu... et sur ce qu'était le cinéma des origines.
(ElikoNews, 26 septembre 2009)
ALICUDI REND HOMMAGE À STROMBOLIAlicudi, sorti en 2007, rend hommage à ce film du néoréalisme italien qu’est Stromboli.
(Journées du court métrage scientifique, Clermont-Ferrand, 15 au 20 octobre 2012)
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