image du film.COMPRESSION LE SANG D’UN POÈTE DE JEAN COCTEAU

Année : 2019. Durée : 2' 35''

Fiche technique :
Réalisation, conception, montage : Gérard Courant (à partir de : Le Sang d’un poète de Jean Cocteau).
Production : Les Amis de Cinématon, Les Archives de l’Art Cinématonique, La Fondation Gérard Courant.
Diffusion : Les Amis de Cinématon.
Fabrication : Janvier 2019 à Montreuil-sous-Bois (France).
Format : Vidéo.
Cadre : 1,33.
Procédé : Noir et blanc.
Collection publique : BNF (Bibliothèque nationale de France), Paris (France).
Année : 2019.
Durée : 2 minutes 35 secondes.

Présentation >>>

Compression Le Sang d’un poète de Jean Cocteau est la réduction de 25 fois sa durée du Sang d’un poète, le film que Jean Cocteau a tourné en 1930 avec Enrique Rivero, Lee Miller, Féral Benga et Pauline Carton d’une durée de 49 minutes en un film de 1 minute 35 secondes. Le film est « compressé » à la manière d’une œuvre de César. Mais à la différence du travail de cet artiste qui compressait des objets usuels, Compression Le Sang d’un poète de Jean Cocteau compresse une œuvre d’art !

Le tour de force et le pari de Compression Le Sang d’un poète de Jean Cocteau a été de fabriquer une compression totale : dans ce film, il ne manque pas un seul plan du film original !

Critique >>>

GÉRARD COURANT NE S'INTÉRESSE PLUS À L'ARTISTE MAIS À L'OEUVRE

Dans la série des Compressions, initiée en 1995, Gérard Courant ne s’intéresse plus à l’artiste mais à l’œuvre, qui devient un objet et un signe culturel au même titre que les produits de la société de consommation compressés par les Nouveaux Réalistes. Avec le sentiment d’appartenir à une cinéphilie en train de disparaître, qui a découvert le cinéma dans les années 1960 avant que ne déferle le flot d’images et de médias, quand il était encore possible d’en avoir une vision synthétique, il entend revisiter les classiques sous forme de digests, condensés, réduits, mais sans qu’il ne manque un seul plan.

Commencée en 1965 par Alphaville de Jean-Luc Godard, créé trente ans plus tôt, la série des Compressions se poursuit. (…) En isolant et en montrant bout à bout une image par seconde de film, Gérard Courant livre une compression de procédé rationnel et systématique, à contre-courant de la perception subjective du film par le spectateur, de « l’expérience esthétique ». La réduction (…) éloigne l’œuvre de la forme sous laquelle elle persiste dans les mémoires individuelle et collective, qui tendent à isoler quelques images iconiques comme autant de vignettes métonymiques (…) et à dilater la durée de certains passages pour en condenser d’autres. Mettant en évidence la structure de l’œuvre initiale, la compression, dépouillée de tout affect, la donne à voir autrement.

(Judith Revault d’Allonnes, catalogue Chefs-d’œuvre ?, Centre Pompidou-Metz, mai 2010)

 


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