Année : 2019. Durée : 1 H 04'
Fiche technique :
Réalisation, concept, image, son : Gérard Courant.
Production : La Fondation Gérard Courant, Les Amis de Cinématon, Les Archives de l’Art Cinématonique.
Interprétation : les habitants de Montreuil-sous-Bois, Fontenay-sous-Bois, Vincennes (France).
Tournage : 1er janvier 2019 à Montreuil-sous-Bois (France), Fontenay-sous-Bois (France), Vincennes (France).
Diffusion : Les Amis de Cinématon.
Format de tournage : Vidéo.
Caméra : Sony Mini DV.
Cadre : 1,33 ou 4/3.
Procédé : Couleur.
Collection publique : BNF (Bibliothèque nationale de France).
Dédicace : Le film est dédié à Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura.
Année : 2019.
Durée : 1 heure 4 minutes.
Les Trois cités est un épisode des Carnets filmés de Gérard Courant réalisé le 1er janvier 2019. Le film est une marche nocturne en forme de boucle autour de Montreuil-sous-Bois en passant par Fontenay-sous-Bois et Vincennes.
Cette déambulation commence boulevard Rouget de Lisle à Montreuil-sous-Bois, en face de la poste, puis emprunte la rue du Capitaine Dreyfus, l’avenue Gabriel Péri, le boulevard Jeanne d’Arc, la rue Colmet Lépinay. Cette promenade filmée traverse l’avenue Parmentier et continue à Fontenay-sous-Bois à travers les rues Passelieu, Coli, Nungesser, Trois territoires et Turpin. À Vincennes, cette errance se poursuit par les rues de la Renardière, Diderot, de la Bienfaisance, Defrance et Jules Massenet jusqu’à l’avenue de Stalingrad à Fontenay-sous-Bois. À Fontenay, elle se prolonge dans la rue de l’Avenir où un crachin tenace s’invite à nous jusqu’à la fin de cette balade, puis dans les rues Trucy et d’Estienne d’Orves. Nous traversons la rue Parmentier pour emprunter la rue Gabriel Péri. De retour à Montreuil, nous poursuivons par les rues Molière, du Capitaine Dreyfus, Victor Hugo, Girardot et le boulevard Rouget de Lisle. Notre périple se termine sur la place de la mairie avec la grande roue et les attractions de Noël pour les enfants.
Les Trois Cités est une prouesse technique : il n’est fait que d’un seul plan-séquence, filmé caméra à la main, d’une durée de 62 minutes.
Dans un roman de Gustave Aimard, un personnage marche « du pas d’une statue ». Gérard Courant marche dans la ville « du pas d’une statue », la sienne, commandeur de ses pérégrinations. Le bruit de ses pas évoque le bruit des roues d’un train à l’origine du Boogie-woogie. Les bruits de voitures sont les riffs avec lesquels les sections de cuivre des orchestres de jazz ponctuent les morceaux.
Gérard Courant marche dans des rues, des avenues, des boulevards, communément appelés artères. L’artère où coule le sang, c’est la vie. Gérard Courant est un caillot qui coule, s’écoule, lentement, librement, dans les rues, dans les artères.
Dans le désordre architectural des cités de banlieue, Gérard Courant recrée un ordre ; il traverse l’épreuve du labyrinthe avec sa caméra pour fil d’Ariane. Il a vaincu le Minotaure.
(Alain Paucard, 26 janvier 2019)
J’entends les battements de sa mémoire dans ses images. Elle vit, elle circule.
Ses rues, ses gares, ses chambres d’hôtels sont encombrées de souvenirs.
Son cœur palpite, y a-t-il des espoirs perdus qui restent bloqués-là, menaces d’infarctus ?
Au coin de ses yeux aujourd’hui, des graffitis, sur son front, des routes empruntées jusqu’à nulle part, et au sortir de ses poumons, des souffles incontrôlés. Au plus profond de son être, la vie qui s’épanche et laisse s’évader des regrets. A quoi bon les retenir ? Il les partage depuis toujours.
Son cinéma, c’est la projection d’abord. Et avant tout.
Je suis propulsée dans son univers dès la première image. Parfois, je m’y perds. Alors je reviens sur sa route. Retour vers l’amont. Quand s’annonce cet âge que l’on dit « avancé », il ne reste qu’à rembobiner. Reward.
Pourtant, dès qu’une vidéo est disponible, la touche « start » s’impose. Le voyage peut commencer. Gérard m’emmène sur son chemin, c’est parfois un peu le mien, de Saint-Marcellin à Lyon, à Dijon, à Paris, Vincennes, Montreuil.
Son cinéma c’est la vie qui circule, d’un lieu à un autre, d’une émotion à une autre. D’une femme à… pas d’autre femme.
La plage est déserte et les bruits de la ville sont assourdissants.
(Noëlle Roth, 9 février 2019)
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