Année : 2018. Durée : 3' 39''
Fiche technique :
Réalisation, conception, montage : Gérard Courant (à partir de : Le Val d’enfer de Maurice Tourneur).
Production : Les Amis de Cinématon, Les Archives de l’Art Cinématonique, La Fondation Gérard Courant.
Diffusion : Les Amis de Cinématon.
Fabrication : Mars 2018 à Montreuil-sous-Bois (France).
Format : Vidéo.
Cadre : 4/3.
Procédé : Noir et blanc.
Première diffusion publique : Avril 2018, Site Dailymotion.
Compression Le Val d’enfer de Maurice Tourneur est la réduction du Val d’enfer de Maurice Tourneur tourné en 1943, avec Ginette Leclerc, Gabriel Gabrio, Gabrielle Fontan, Édouard Delmont et Charles Blavette, d’une durée de 1 heure 28 minutes en un film de 3 minutes 39 secondes. Le film est « compressé » à la manière d’une œuvre d’Arman ou de César. Mais à la différence du travail de ces artistes qui compressaient des objets usuels, Compression Le Val d’enfer de Maurice Tourneur compresse une œuvre d’art !
Le tour de force et le pari de Compression Le Val d’enfer de Maurice Tourneur a été de fabriquer une compression totale : dans ce film, il ne manque pas un seul plan du film original !
Dans la série des Compressions, initiée en 1995, Gérard Courant ne s’intéresse plus à l’artiste mais à l’œuvre, qui devient un objet et un signe culturel au même titre que les produits de la société de consommation compressés par les Nouveaux Réalistes. Avec le sentiment d’appartenir à une cinéphilie en train de disparaître, qui a découvert le cinéma dans les années 1960 avant que ne déferle le flot d’images et de médias, quand il était encore possible d’en avoir une vision synthétique, il entend revisiter les classiques sous forme de digests, condensés, réduits, mais sans qu’il ne manque un seul plan.
Commencée en 1965 par Alphaville de Jean-Luc Godard, créé trente ans plus tôt, la série des Compressions se poursuit. (…) En isolant et en montrant bout à bout une image par seconde de film, Gérard Courant livre une compression de procédé rationnel et systématique, à contre-courant de la perception subjective du film par le spectateur, de « l’expérience esthétique ». La réduction (…) éloigne l’œuvre de la forme sous laquelle elle persiste dans les mémoires individuelle et collective, qui tendent à isoler quelques images iconiques comme autant de vignettes métonymiques (…) et à dilater la durée de certains passages pour en condenser d’autres. Mettant en évidence la structure de l’œuvre initiale, la compression, dépouillée de tout affect, la donne à voir autrement.
(Judith Revault d’Allonnes, catalogue Chefs-d’œuvre ?, Centre Pompidou-Metz, mai 2010)
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